Ces outils sont rarement suffisants. La plupart fonctionnent suivant le même principe : le logiciel bloque l’accès aux sites préalablement inscrits dans une banque de données des adresses des sites jugés indésirables. L’efficacité de ces instruments est largement tributaire de la tenue à jour de la liste des sites qui seraient problématiques. Lorsque le filtrage est fondé sur des mot-clés, le risque est de censurer des sites tout à fait licites. Plusieurs ne comportent pas de banques de données des sites ou des expressions en français. Enfin et surtout, ces outils filtrent tous les mots sans grand égard pour le contexte. Si le mot «sein» est sur la liste de mots interdits, on ne pourra accéder à plusieurs sites qui n’ont rien de répréhensibles comme des pages web traitant de l’anatomie ou de l’allaitement maternel. Dans des institutions à caractère public, il existe des balises à l’égard du droit de filtrer des contenus. Le filtrage doit en effet reposer sur des justifications. Ces justifications diffèrent selon que l’on se trouve dans un milieu éducatif ou dans un milieu constitué d’adultes. Dans un milieu éducatif, il est plus facile de justifier l’usage des filtres dans la mesure où l’on cherche à limiter l’accès aux sites qui sont appropriés, compte tenu du programme d’étude. En somme, dans plusieurs situations, les filtres peuvent être une partie du problème, non des solutions. Ils pourront par contre être utiles afin de rendre impossible l’accès à des sites dont le caractère illicite est clairement avéré. Ils présentent le risque de donner l’illusion de sécurité. Plusieurs produits proposés sur le marché ont été développés à partir de lexiques parfois très rudimentaires souvent à partir de l’illusion – entretenue un certain temps en quelques milieux- que la régulation d’Internet pouvait se réduire à une série d’opérations techniques. |